La petite ligne ferroviaire qui reliait Montréjeau à Luchon refait des siennes : trois mois après sa réouverture, elle affole les compteurs avec plus de 30 000 voyageurs à son actif. Derrière ce chiffre qui fait rêver certains et froncer les sourcils à d’autres, un symbole : la mobilité verte prend racine en Occitanie. Zoom sur une aventure qui n’est pas juste un aller simple vers le passé, mais peut-être un ticket d’entrée dans le futur !
Un redémarrage historique et déjà spectaculaire
Trois mois après son retour sur les rails, la ligne Montréjeau-Luchon se paie déjà le luxe de battre tous les pronostics. Fermée pendant dix ans suite à des inondations et une bonne dose d’usure, la célèbre liaison renaît grâce à la Région Occitanie, qui n’a pas hésité à remettre 67 millions d’euros sur la table pour sa réhabilitation complète. Résultat ? Ce ne sont pas moins de 30 000 voyageurs qui ont embarqué dans les trains liO en trois petits mois seulement, faisant exploser les prévisions les plus optimistes.
Ce succès n’est pas anodin. Il montre à quel point les habitants, qu’ils soient d’ici ou de passage, attendaient impatiemment un moyen de transport fiable et écolo, même au cœur des territoires ruraux et montagneux.
Un nouveau souffle pour la vallée de Luchon
La relance de la ligne n’est pas qu’une affaire de chiffres et d’acier. Elle s’intègre dans une stratégie bien plus large : depuis 2016, plus de 110 millions d’euros ont été investis pour dynamiser l’attractivité touristique et économique de la vallée. Aujourd’hui, six allers-retours quotidiens desservent cinq arrêts intermédiaires, le tout en seulement 35 minutes. De quoi faciliter la vie des usagers et désenclaver une vallée trop longtemps restée en marge du rail.
Mais ce n’est pas tout, la ligne joue désormais sur tous les tableaux pour séduire :
- Des billets liO à tarif mini pour les événements locaux
- Des offres combinées « Train + Thermes » pour les amateurs de bien-être
- Dès cet hiver, les forfaits Skirail intégreront le train et les remontées mécaniques vers Peyragudes et Superbagnères
Avec la formule du billet à 1 € chaque premier week-end du mois, la Région Occitanie compte bien prouver que le rail, c’est aussi la justice territoriale, la transition écologique et la vitalité locale. Le tout sans se ruiner ni y laisser le moral dans les embouteillages.
Derrière le score, des nuances… et des critiques
Il y a la magie du lancement, mais aussi les petits mots doux (ou piquants) des sceptiques. Certains avancent que les chiffres sont à relativiser : « Effet curiosité lors de l’inauguration, Tour de France, fête des fleurs… Ça a bien gonflé les wagons », peut-on lire. Une observation relevée la semaine dernière encore, où un train de 17h30 au départ de Luchon comptait à peine deux rames sur quatre, et une affluence clairsemée.
L’anecdote provoque débat parmi les connaisseurs, rappelant qu’il n’est techniquement pas possible de faire circuler quatre rames ; seules deux sont autorisées. Un brin de confusion sur le vocabulaire ferroviaire, mais la passion, elle, est bien là !
Certaines voix rappellent aussi que d’autres lignes souffrent. La liaison Auch-Toulouse, par exemple, est accusée de faire l’objet d’un certain abandon alors même qu’elle transporte (d’après les chiffres annoncés) 10 000 voyageurs par jour. Même refrain pour la ligne Toulouse-Foix, où les retards et suppressions seraient monnaie courante selon les usagers.
Enfin, la question fuse : ne vaudrait-il pas mieux assurer d’abord la santé des lignes existantes plutôt que de rouvrir celles jugées déficitaires ? Débat ouvert.
Entre renouveau ferroviaire, attentes et vigilance
La renaissance de la ligne Montréjeau-Luchon ravive bien des espoirs. Oui, les chiffres sont solides, mais la prudence reste de mise : la météo des rails n’est jamais à l’abri des caprices du calendrier — ou de la curiosité ponctuelle des foules. Il faudra donc scruter, sur la longueur, si cette relance tient la cadence.
Une chose est sûre : en redonnant au train la parole dans les vallées d’Occitanie, la Région livre un signal fort. Et si vous passez par Luchon, laissez la voiture en bas et grimpez à bord, même pour voir si le wagon est plein ou pas !

Victor Beaumont est un grand passionné de voyages et de mobilité, avec une affection toute particulière pour les trains. Depuis son enfance, il aime observer les locomotives, découvrir de nouvelles lignes ferroviaires et s’intéresser aux innovations qui transforment nos déplacements. Pour Victor, le voyage ne se résume pas à la destination : c’est l’expérience du trajet qui compte. Dans ses articles, il partage cette passion en proposant des idées pour voyager malin, comparer les moyens de transport et redonner au train la place qu’il mérite dans notre quotidien.





