Envie de parcourir l’Italie en train sans casser votre tirelire ? Le Trenitalia Pass, lancé il y a deux ans et réservé aux touristes étrangers, promet aventures, économies et improvisation totale sur les rails italiens. Mais est-ce vraiment le meilleur plan pour traverser la Botte de long en large ? Verdict après avoir testé l’offre de la Sicile à Milan.
Le concept du Trenitalia Pass : voyager flexible… et malin ?
À la manière de l’Interrail européen ou du fameux JR Pass japonais, le Trenitalia Pass se veut le sésame ferroviaire des globe-trotteurs en quête de dolce vita sur rails. Depuis l’été 2021, ce pass appartient uniquement aux touristes étrangers et permet d’arpenter les grandes villes – Florence, Milan, Venise, Bologne, Bari, Gênes… – autrement dit, d’aligner les noms comme dans une chanson d’Étienne Daho, rêveur.
Le principe est d’une simplicité réjouissante :
- Choix d’un nombre précis de trajets (3, 4, 7 ou 10), à répartir librement sur 7, 14 ou 30 jours.
- Pass valable sur tous les trains longue distance Trenitalia (Frecce, Intercity, Intercity Notte, EuroCity Italie-Suisse, bus Freccialink), mais pas sur les trains régionaux ni la ligne Paris-Lyon-Milan.
- Réservations obligatoires mais gratuites : un billet réservé coûte 0 €, il arrive par mail, il est échangeable gratuitement avant le départ, mais jamais annulable.
Pour réserver, rien de plus simple, on renseigne son nom, prénom et numéro de pass sur le site officiel, en borne ou en guichet. Attention : chaque correspondance décompte un trajet supplémentaire. Et n’oubliez pas votre pièce d’identité pour prouver votre statut de visiteur étranger, sinon gare (aux contrôleurs) !
Quel budget prévoir ? Et pour qui ?
Le pass existe en plusieurs versions, selon votre profil de voyageur et votre appétit ferroviaire :
- 3 ou 4 voyages sur 7 jours, 7 voyages sur 15 jours ou 10 voyages sur 30 jours.
- Trois niveaux de confort : Easy, Comfort, Executive.
- Tarif de base : à partir de 129 € pour trois trajets en seconde classe adulte, soit 43 € par trajet.
- Réductions de 10 à 20 % pour les jeunes (12 à 27 ans inclus) et les seniors (60 ans et plus).
- Deux enfants de moins de 12 ans voyagent gratuitement avec un adulte muni du pass : un vrai bon plan famille nombreuse.
Petit détail logistique : le pass, une fois acheté, doit être activé dans les 11 mois. Large pour laisser place à l’improvisation… ou à la procrastination.
Trenitalia Pass vs Interrail : la différence qui change tout
Voici le cœur du duel : Trenitalia Pass ou Interrail pour votre périple italien ? Les deux offres jouent dans des catégories différentes. Avec Interrail, vous pouvez accumuler autant de trajets que vous voulez dans une même journée, y compris en trains régionaux (pratique pour explorer la campagne), mais les réservations payantes (10 € sur les trains à grande vitesse) et la limitation stricte des places rendent l’expérience parfois frustrante.
Trenitalia Pass, au contraire, fonctionne comme un carnet : vous comptez vos trajets, sans limite dans la journée, mais uniquement sur les réseaux longue distance et sans débourser un sou pour la réservation. Idéal si votre plan c’est : grandes villes, grandes distances, improvisation et étapes multiples, sans prise de tête.
Attention, tout de même, à bien anticiper lors des pics d’affluence estivale où l’Italie ressemble à une ruche bondée : la disponibilité des places n’est pas éternelle, même pour les meilleurs plans.
Rentable ou non ? Retour d’expérience et points faibles
Le vrai test, c’est l’expérience sur le terrain. Sur les trajets longue distance testés – Sicile-Naples, Naples-Venise et Venise-Milan en première/Business –, les billets auraient coûté 90, 150 et 72 € chacun en plein tarif, la veille pour le lendemain. Autrement dit, un pass à 212 € a été largement rentabilisé. En revanche, sur un trajet très court (Padoue-Venise), l’intérêt fond comme la glace sur une piazza : ce parcours coûte entre 20 et 25 € en grande ligne, mais seulement 5 € en train régional… inaccessible avec le pass.
En résumé, la grande force du Trenitalia Pass, c’est la liberté : pas besoin de guetter les billets les moins chers, ni de boire du café pour surveiller les annonces promotionnelles à trois heures du matin. Vous décidez au jour le jour, réservez en dernière minute (en priant pour qu’il reste des places) et fixez votre budget à l’avance.
Cependant, si vos plans sont minutés et vos étapes limitées à de petits trajets, mieux vaut réserver des billets classiques – les plus économiques sont toutefois ni échangeables, ni remboursables. Un vrai choix de personnalité, en somme !
Conseil malin pour conclure : Aventuriers de la grande vitesse, foncez sur le pass. Les fourmis méticuleuses préféreront la chasse au billet combo. Chacun son rythme, chacun son Italie !

Victor Beaumont est un grand passionné de voyages et de mobilité, avec une affection toute particulière pour les trains. Depuis son enfance, il aime observer les locomotives, découvrir de nouvelles lignes ferroviaires et s’intéresser aux innovations qui transforment nos déplacements. Pour Victor, le voyage ne se résume pas à la destination : c’est l’expérience du trajet qui compte. Dans ses articles, il partage cette passion en proposant des idées pour voyager malin, comparer les moyens de transport et redonner au train la place qu’il mérite dans notre quotidien.





