L’insouciance estivale règne, les valises rigolent sur les porte-bagages… et certains petits malins en profitent ! L’été, dans les trains, c’est la saison des gaffeurs distraits et des voleurs opportunistes. Mais au royaume du TGV bondé, de la vigilance à la française et des inventeurs du système D, impossible n’est pas voyageur. Tour d’horizon des astuces imparables et – presque – sans stress pour garder ses affaires du bon côté de la porte du train.
L’été, le bagage ne part jamais en vacances
Tout commence par un constat bien connu de tous les globe-trotteurs en goguette : l’été est une période particulièrement prisée… des pickpockets et autres chapardeurs de valises ! Les TGV affichent complet, les familles s’éparpillent sur les quais et, malgré la voix suave du chef de bord rappelant « Ne laissez pas vos bagages sans surveillance », certains préfèrent écouter Kendji Girac dans leurs écouteurs plutôt que de surveiller leur sac. Résultat ? Les voleurs, eux, n’écoutent pas Kendji et profitent allègrement de l’inattention des passagers, au départ comme lors des arrêts intermédiaires.
Les compagnies, conscientes de cette recrudescence, commencent à s’organiser. Ainsi, en Autriche, ÖBB équipe ses tout nouveaux trains Railjet de cadenas intégrés aux racks à bagages : code PIN ou puce NFC, à chacun sa méthode ! En France ? Il va falloir se contenter du traditionnel système D et d’un brin de bon sens, car ce type de technologie n’a pas encore pointé le bout de sa puce sur nos rails.
Cadenas et astuces testées et approuvées
Privés de racks « connectés », les voyageurs français ne restent pas sans ressource. Ils sont de plus en plus nombreux à boucler leurs précieux sacs à l’aide d’un bon vieux cadenas. Bonne nouvelle : la SNCF ferme (volontairement…) les yeux sur cette pratique, tant que chaque bagage est rangé là où il doit être – au-dessus des sièges, entre les dossiers dos à dos ou aux extrémités des voitures – et que cela n’empêche pas les voisins de poser leurs propres valises.
Mais attention, tout n’est pas infaillible et la créativité des voleurs, elle aussi, ne connaît pas de frontières. Même cadenassés, les sacs ne sont pas invulnérables : l’astuce ultime ? Le traceur !
- L’AirTag d’Apple ou le SmartTag de Samsung : discrets comme une pièce de deux euros, ces balises glissées dans la doublure de votre valise permettent – sans data internet, simplement via le Bluetooth des smartphones alentour – de localiser un bagage en temps réel.
- Les passagers aériens sont déjà conquis, traquant leur valise d’aéroport en aéroport et imposant à leur compagnie de reconnaître le forfait si celle-ci faisait mine de jouer à cache-cache avec leurs effets.
Alors oui, ce petit gadget ne fait pas fuir le voleur, mais il aiguise la répartie du voyageur lors des réclamations et offre un minimum de sérénité jusqu’à la descente du train.
Vol de bagage : pas d’allié, chacun pour soi !
Avec toutes ces précautions, on pourrait croire qu’un bagage volé équivaut à un billet retour pour « Justice Land ». Hélas, il n’en est rien ! Les conditions générales de vente de la SNCF sont très claires : le transporteur « n’assume aucune responsabilité en ce qui concerne les bagages à main, qui demeurent sous la garde exclusive du voyageur même lorsqu’ils sont placés dans des emplacements prévus à cet effet, en bout ou en milieu de voiture, sauf à rapporter la preuve d’une faute de celle-ci ». Et si, par miracle, vous parvenez à démontrer ladite faute ? L’indemnité ne dépassera jamais 360 euros – autant dire que l’on n’est pas tout à fait au pays de la générosité.
Plus largement, la règle vaut chez tous les transporteurs, qu’ils roulent, volent ou voguent : seule l’enregistrement officiel du bagage engage leur responsabilité. Une pratique qui n’existe pas dans les trains français. Avoir l’assurance de revoir son sac, c’est donc :
- Un suivi individuel (cadenas, traceur, etc.)
- Un recours éventuel à l’assurance voyage, complémentaire ou incluse dans la carte bancaire, à condition d’avoir porté plainte (et en croisant les doigts que la police croie plus à votre histoire qu’au « mon poisson rouge a mangé mon ticket ! »)
Mais attention, car la plupart des contrats ne couvrent ni bijoux, ni objets de valeur et excluent tout vol résultant d’une simple inattention ou négligence de leur propriétaire. Le message est clair : si vos sacs s’envolent, vous restez seuls sur le quai…
Surveillance, vigilance et un brin de malice
Le risque zéro n’existe pas, surtout lorsque tout concourt à vous faire relâcher l’attention : vacances à l’horizon, enfants surexcités, voisins bruyants… Mais à défaut de Réseau Railjet version 2024, les voyageurs français peuvent garder leur sang-froid. Pour conclure, rappelons les recommandations fondamentales pour profiter des vacances sans se retrouver, valise dans une main, déclaration de vol dans l’autre :
- Attacher ses bagages avec un cadenas si possible.
- Utiliser des dispositifs de traçage pour garder un œil sur ses affaires même sans surveillance permanente.
- Ranger ses bagages uniquement dans les espaces indiqués, sans gêner les autres voyageurs.
- Consulter, avant le départ, les garanties d’assurance – et leur liste de conditions à la limite du jeu de piste.
Après tout, rien n’empêche de voyager léger ou… de garder jalousement ses affaires sur les genoux. Peu élégant, mais diablement efficace !

Victor Beaumont est un grand passionné de voyages et de mobilité, avec une affection toute particulière pour les trains. Depuis son enfance, il aime observer les locomotives, découvrir de nouvelles lignes ferroviaires et s’intéresser aux innovations qui transforment nos déplacements. Pour Victor, le voyage ne se résume pas à la destination : c’est l’expérience du trajet qui compte. Dans ses articles, il partage cette passion en proposant des idées pour voyager malin, comparer les moyens de transport et redonner au train la place qu’il mérite dans notre quotidien.





