Vous croyiez que rater votre train, c’était la faute à « pas de chance » ? Que nenni ! Place aux champions nationaux du retard : voici le classement 2024 des gares où les horloges sont formellement ennemies des trains – et, malheureusement, des voyageurs…
La mobilisation gronde : retards, retards… et investissements en rade
Ce mardi 15 avril, la grogne prend les rails : des élus de tous horizons, citoyens et associations embarquent dans des « trains de la colère » direction Paris. Leur revendication ? Des investissements majeurs sur deux axes cruciaux du rail hexagonal : Paris-Nevers-Clermont et Paris-Limoges. Il faut dire qu’ici, rater une correspondance parce que votre train a plus d’une heure de retard est plus une habitude qu’un accident.
- Le 31 janvier dernier : jusqu’à 4 heures de retard
- Le 1er mars : 3 h 20 sur le quai à contempler le vide
La question fuse alors : ces lignes sont-elles vraiment les pires du pays ? Il était temps d’enquêter (et de se consoler, ou pas, en découvrant la suite).
Le classement choc 2024 : et le “podium” du retard va…
Pour élire les championnes des galères ferroviaires, cap sur les données SNCF : taux d’annulations, régularité des TGV et Intercités. Petite subtilité méthodologique : la SNCF ne compte comme annulations que celles décidées après 16 h la veille. Et à partir de 15 minutes de retard, c’est plié, vous êtes considérés en retard (sauf si votre trajet dure 3 heures ou plus, là sous ce seuil, c’est « à l’heure »).
Voici le palmarès 2024 :
- 1. Paris-Austerlitz – Briançon : record absolu avec 49 % de trains en retard ou annulés. Février a battu son propre record : 90 % des trains à l’arrivée dépassent la barre des 15 minutes de retard. Le matériel y affiche 50 ans au compteur – pannes de chauffage et locos moribondes sont au menu. Lueur d’espoir tout de même : 180 voitures neuves et 27 locomotives, promises par le ministère des Transports pour 2030.
- 2. Paris-Austerlitz – Nice-Ville : 33 % de trains punis pour leur retard. Juin 2024, c’est simple, la moitié des convois frôle ou dépasse le quart d’heure de retard ! Même causes, mêmes effets : un matériel qui craque et un tronçon commun avec la ligne Paris-Briançon. Ouf, les prochaines rénovations profiteront aux deux axes.
- 3. Bordeaux – Marseille : 31 % de trains retardés ou annulés. En janvier, c’était le pompon : jusqu’à trois heures de retard sur certains trajets, selon La Provence. Vent de nouveauté annoncé : la commande de 22 trains Oxygène pour 2027.
- 4. Lyon Part-Dieu – Marne-la-Vallée (TGV) : 24 % de trains retardés ou annulés, pour 30 minutes de retard moyen. La gestion du trafic et des soucis d’infrastructure sont à la baguette, accompagnés par quelques « causes externes » (comprenez : la vie, quoi).
- 5. Lyon – Lille (TGV) : 23 % de retard, moyenne de 34 minutes à l’arrivée, avec encore une fois le trafic qui s’emmêle et des infrastructures capricieuses.
Paris – Clermont-Ferrand : mauvaise réputation, bonnes stats… mais?
Surprise. Malgré une réputation entachée par de longs retards, la ligne Paris – Clermont-Ferrand (via Nevers) ne figure pas dans le peloton de tête – à peine 10% de ses trains déraillent côté ponctualité en 2024. D’après la SNCF, c’est même l’une des lignes les plus ponctuelles ! Cela ne signifie pas que tout est rose : les retards restent parfois conséquents et les mobilisations citoyennes rappellent combien la vigilance sur l’état de la ligne reste nécessaire.
TER en détresse : mention spéciale à Lyon – Paray-le-Monial
Quid de nos chers TER ? Le classement du Parisien remet une palme amère à l’axe Lyon – Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), choisi comme deuxième pire ligne régionale entre la Bourgogne du Sud et la région lyonnaise. L’association ADELFIPALY sonne l’alarme : malgré des mois de mobilisation, aucune avancée majeure à se mettre sous la dent. Les régions s’insurgent notamment contre l’absence de réouverture du poste d’aiguillage à Lamure-sur-Azergues. Leurs ambitions sont claires : offrir plus de trains, des aménagements supplémentaires sur les voies lyonnaises, et améliorer la capacité d’accueil. Mais pour l’instant, les usagers doivent composer avec la patience… ou des romans très longs.
Conclusion : il n’y a pas vraiment de recette miracle pour éviter les retards sur ces axes capricieux (hormis prier pour la modernisation annoncée). Mais, armés d’informations et un brin de philosophie, les usagers restent les meilleurs aiguillons pour faire bouger les rails. Dans tous les cas, sortez vos agendas : chaque minute compte, mais sur certaines lignes, il faut parfois penser en heures !

Victor Beaumont est un grand passionné de voyages et de mobilité, avec une affection toute particulière pour les trains. Depuis son enfance, il aime observer les locomotives, découvrir de nouvelles lignes ferroviaires et s’intéresser aux innovations qui transforment nos déplacements. Pour Victor, le voyage ne se résume pas à la destination : c’est l’expérience du trajet qui compte. Dans ses articles, il partage cette passion en proposant des idées pour voyager malin, comparer les moyens de transport et redonner au train la place qu’il mérite dans notre quotidien.





