Imaginez un pays où voyager en train sans billet ne rime pas avec stress d’être démasqué, mais plutôt avec liberté d’explorer. Ce pays existe vraiment, et ce n’est ni une utopie, ni un lointain mirage : bienvenue au Luxembourg, le premier territoire au monde à avoir osé la gratuité totale de ses transports en commun. Oui, vous avez bien lu : ici, le resquillage a disparu, car il n’y a plus rien à resquiller !
Le Luxembourg, pionnier de la mobilité gratuite
Depuis le 1er mars 2020, le Grand-Duché a franchi un cap que beaucoup n’osaient même pas imaginer. Tous les bus, les tramways et les trains des Chemins de fer luxembourgeois (CFL) sont gratuits, pour tout le monde. Que l’on soit habitant, touriste de passage ou frontalier venu d’un des trois pays voisins, plus besoin d’ouvrir son portefeuille avant d’embarquer. Ce sont ainsi près de 650 000 habitants, auxquels s’ajoutent les visiteurs chanceux, qui profitent d’un réseau totalement libre d’accès.
Cette décision audacieuse du gouvernement n’a rien d’un simple gadget : il s’agit d’une vraie mesure politique, pensée pour inciter la population à changer ses habitudes, à délaisser la voiture pour les transports publics. L’objectif, avoué sur mobilitegratuite.lu, est limpide : faciliter la vie des usagers mais aussi le quotidien de la planète, en misant sur une mobilité plus propre.
Mais tout n’est pas (encore) permis : les petits caractères de la gratuité
- Seule la première classe des trains reste payante : prévoyez entre 3 et 6 € pour ce petit luxe, selon la durée de votre trajet.
- Frontières magiques : la gratuité s’arrête net sur la ligne frontalière. Pour poursuivre votre périple en France, Belgique ou Allemagne depuis le Luxembourg, il faudra acheter un billet compris entre 3 et 5 €.
Et, bien sûr, si vous vous prenez à rêver d’un trajet Paris-Luxembourg sans débourser un sou, rappelons-le : les TGV inOui reliant Paris en 2h20, comme les TER de la région Grand Est (50 minutes de Metz, 1h45 de Nancy), restent, eux, bel et bien payants ! Pour voyager gratos, il faut rester dans les frontières magiques du Luxembourg.
Un réseau à taille humaine… mais qui vous mène loin
Le Luxembourg n’est peut-être pas le pays le plus vaste du continent, mais il ne manque pas de caractère ! Son réseau ferré, fort d’environ 275 kilomètres de lignes, dessert presque tous les coins à découvrir, sans lasser grâce à la diversité de ses paysages. Envie d’un bon bol d’air ou d’une virée culturelle ? Voici de quoi vous inspirer :
- Le passé industriel : Direction Esch-sur-Alzette, tout près de la frontière française, pour ses imposants hauts fourneaux et son histoire minière fascinante.
- Plein air, forêts et châteaux : Cap au nord ou à l’est, en Éislek ou à Mullerthal, où la randonnée est reine.
- Un penchant pour le vin ? Mettez le cap sur Schengen (eh oui, ce fameux nom !), au bord de la Moselle : le bonheur des amateurs d’œnotourisme.
Résultat, la gratuité devient un excellent prétexte pour (re)découvrir un pays tout proche mais (avouons-le) souvent méconnu.
Une révolution qui fait rêver… et réfléchir
Quand on compare cette politique à la France, impossible de ne pas hausser un sourcil (ou deux) face aux prix du TGV, aux subventions des compagnies aériennes et au montant de nos impôts versés à la SNCF… Certains internautes lancent, non sans humour : « tiens, je deviens écolo ! Non, simplement pragmatique… » D’autres, un brin envieux, retiennent surtout l’absence de transports en commun chez eux et guettent la réaffectation des lignes SNCF, parfois pour une piste cyclable avec rails en option !
Finalement, si le Luxembourg a osé la gratuité totale là où tant d’autres pays en rêvent, il nous invite à repenser notre rapport à la mobilité et à la collectivité, à la fois pour le portefeuille et pour la planète.
Alors, si l’idée d’un voyage sans ticket vous séduit, sautez dans un train luxembourgeois… et profitez du voyage : là-bas, ni contrôle, ni prise de tête, juste le plaisir du déplacement. Pas mal, non ?

Victor Beaumont est un grand passionné de voyages et de mobilité, avec une affection toute particulière pour les trains. Depuis son enfance, il aime observer les locomotives, découvrir de nouvelles lignes ferroviaires et s’intéresser aux innovations qui transforment nos déplacements. Pour Victor, le voyage ne se résume pas à la destination : c’est l’expérience du trajet qui compte. Dans ses articles, il partage cette passion en proposant des idées pour voyager malin, comparer les moyens de transport et redonner au train la place qu’il mérite dans notre quotidien.





