Températures qui explosent, trains qui… s’évaporent : si vos voyages de l’été ressemblent à un jeu de chaises musicales sur les rails, ce n’est pas par fantaisie de la SNCF, mais à cause d’un coup de chaud technique qui touche certains trains emblématiques. Levons le rideau sur la véritable raison qui a mis à mal les trajets de milliers de voyageurs cet été : la résistance limitée des Intercités Corail face à la canicule.
Vague de chaleur : quand la climatisation capitule
Pas facile d’être un train Corail cette saison ! Depuis quelques semaines, jusqu’au vendredi 15 août au moins, trois allers-retours quotidiens Bordeaux-Marseille et Paris-Clermont Ferrand disparaissent de la circulation chaque jour. Non, ce n’est pas un tour de magie ferroviaire ; c’est juste la conséquence directe d’une vague de chaleur exceptionnelle, qui pousse la climatisation des vieux trains dans ses retranchements… et la fait souvent craquer en plein été.
Certaines liaisons Paris-Limoges-Toulouse n’ont pas été épargnées non plus : là aussi, des trains de milieu de journée, les heures où le mercure taquine les sommets, ont dû jeter l’éponge par solidarité thermique. Mais quel est donc ce point commun entre ces lignes frappées de suppressions ? La réponse tient en deux mots : Intercités Corail.
Les Intercités Corail, une époque bénie… en 1975 !
Petit retour dans le temps. Lancés en 1975, les trains Corail tirent leur nom d’un mot-valise aussi optimiste que rétro : confort + rail = Corail. À l’époque, c’est la révolution dans le monde du rail : enfin, une expérience digne pour les voyageurs de seconde classe ! « Une petite révolution dans le monde du rail », s’extasiait France 3 Poitou-Charentes lors du lancement. Bref, la promesse du confort n’était pas usurpée… en 1975.
Mais le temps passe, et la robustesse n’est, hélas, plus autant au rendez-vous face à nos étés surchauffés. Comme l’explique la SNCF, ces trains d’un autre temps supportent mal les extrêmes, et ce, malgré « l’entretien régulier » de la climatisation pendant toute la période estivale. Bref, même avec la meilleure volonté des agents d’entretien, la température intérieure peut vite rivaliser avec celle d’un sauna nordique. Il faut donc, la mort dans l’âme, supprimer des trains pour ne pas faire voyager les passagers dans des conditions intenables.
Patience jusqu’à l’arrivée du renouveau : les trains « Oxygène »
La question qui brûle toutes les lèvres (si ce n’est pas déjà le soleil) : jusqu’à quand ces perturbations ? La SNCF répond : la vraie solution, c’est pour 2027. C’est l’année à partir de laquelle les antiques Corail laisseront place à la nouvelle génération, sobrement baptisée « Oxygène », dévoilée par la SNCF en avril dernier.
Quelques précisions sur ce souffle nouveau :
- Conçus par le constructeur espagnol CAF.
- Les premiers à en profiter seront les lignes Paris-Clermont Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.
- La ligne Bordeaux-Toulouse-Marseille devra patienter jusqu’en 2029 pour accueillir ses premiers trains Oxygène.
Oxygène : plus de confort, plus de technologie, moins de temps de trajet
Que réserve ce train nouvelle génération ? La SNCF promet une métamorphose pour ses voyageurs :
- Un design intérieur tout en bois clair (l’esprit scandinave s’invite dans vos trajets)
- Des prises électriques et USB à chaque place : finies les batailles de câbles sur la banquette centrale !
- Meilleure accessibilité pour les personnes en situation de handicap
- Et, cerise sur le gâteau, un trajet Paris-Clermont Ferrand raccourci de quinze minutes
En attendant que le vent du progrès souffle à fond sur les rails français, il faudra donc composer avec quelques suppressions estivales… et surveiller sa météo personnelle avant de réserver son billet. Courage, l’Oxygène arrive ! (Mais pas avant d’avoir fini de faire suer les Corail quelques étés encore…)

Victor Beaumont est un grand passionné de voyages et de mobilité, avec une affection toute particulière pour les trains. Depuis son enfance, il aime observer les locomotives, découvrir de nouvelles lignes ferroviaires et s’intéresser aux innovations qui transforment nos déplacements. Pour Victor, le voyage ne se résume pas à la destination : c’est l’expérience du trajet qui compte. Dans ses articles, il partage cette passion en proposant des idées pour voyager malin, comparer les moyens de transport et redonner au train la place qu’il mérite dans notre quotidien.





