C’est une annonce qui met un sérieux coup de frein aux voyageurs nocturnes et aux amoureux du dépaysement sur rails : la compagnie autrichienne ÖBB a confirmé l’arrêt prochain des trains de nuit reliant Paris à Berlin et Paris à Vienne. Mais alors, que reste-t-il pour partir voir du pays sans pulvériser son budget, et surtout… sans se lever à 4h du matin ?
Un arrêt sur images pour les trains de nuit Paris-Berlin et Paris-Vienne
Lundi 29 septembre, ÖBB a donc mis fin au suspense : la desserte nocturne Paris-Berlin et Paris-Vienne, promue comme une renaissance du rail européen, s’arrêtera définitivement le 14 décembre 2025. La raison ? Le ministère français des Transports a décidé de couper les vivres, retirant l’aide financière jusque-là indispensable à la SNCF pour maintenir ces trajets. Résultat : sans subvention de l’État (on parle de 5 à 10 millions d’euros par an depuis leur reprise), la rentabilité s’évapore plus vite qu’un expresso matinal.
Pourtant, ces lignes relancées tambour battant – d’abord Paris-Vienne fin 2021, suivie de Paris-Berlin deux ans plus tard – avaient trouvé leur public. Trois allers-retours hebdomadaires, une halte bienvenue à Strasbourg… Le partenariat entre SNCF, Deutsche Bahn et ÖBB semblait bien huilé, ÖBB fournissant même les rames Nightjet, réputées pour leur confort (et leur doux chuchotement nocturne, agréable pour les dormeurs épris de silence ferroviaire).
Des chiffres qui font rêver (ou pleurer…)
D’après la SNCF, en 2024, le taux d’occupation de ces trains atteignait 70 %. L’an passé, 36 000 voyageurs s’étaient laissés bercer jusqu’à Vienne. Berlin, non en reste, affichait 30 000 billets vendus. Le succès reposait sur trois piliers :
- Le confort autrichien de la flotte Nightjet, avec trois niveaux de prestations pour tous les appétits (de sommeil).
- L’argument écologique du train : faible émission de carbone, une aubaine pour la planète.
- Des prix alléchants, permettant de voyager loin sans hypothéquer sa tirelire.
Mais voilà, faire rouler un train de nuit, c’est une autre paire de manches : une circulation par jour contre quatre pour un TGV, des trains moins remplis à cause des couchettes, plus de personnel à bord (changement de locomotive, passage de frontière, agents à toute heure)… Bref, c’est un peu plus cher et beaucoup plus compliqué !
Pourquoi cette fin brutale ? Entre ambitions, coupes et ratés
Derrière la fin de ces lignes, un petit parfum de malentendu. Selon le collectif « Oui au train de nuit », l’État reproche à la SNCF et à ses partenaires de ne pas avoir tenu la promesse d’une liaison quotidienne entre Paris, Berlin et Vienne à compter de 2026. En cause : des travaux majeurs sur les réseaux français et allemand, empêchant toute montée en cadence. Conséquence : on est resté à trois allers-retours hebdomadaires, maintenus «en accord avec l’État» se défend la SNCF.
D’ici là, les couchettes ne sont pas encore rangées au placard : jusqu’au 14 décembre 2025, vous pouvez toujours réserver votre voyage nocturne vers l’Autriche ou l’Allemagne. Pour ce faire, armez-vous de patience et dirigez-vous sur le site de Nightjet ou de la Deutsche Bahn : impossible, pour l’instant, d’acheter ces billets sur SNCF Connect ou autres plateformes françaises, la faute à un changement de système de réservation. La SNCF promet un retour à la normale… en 2026. Courage !
Comment voyager (encore) à petit prix ? Les alternatives sur les rails
Pas question de ressasser la nostalgie du wagon-lit : le train de nuit conserve une belle présence domestique dans l’Hexagone. Les coupes n’affectent que les liaisons transfrontalières. Plus de 70 destinations françaises restent desservies au départ de la gare d’Austerlitz, dont :
- Nice
- Tarbes
- Toulouse
- Aurillac
- Perpignan
- Marseille
- Briançon
Côté portefeuille, il y a de quoi garder le moral :
- Places assises à partir de 19 euros
- Seconde classe dès 29 euros
- Première classe dès 39 euros
Et pour Berlin après décembre ? Cap sur la grande vitesse, grâce à la nouvelle ligne Paris-Berlin lancée fin 2024, billets à partir de 59 euros en seconde, 69 en première. Certes, on y perd peut-être le charme du train de nuit… mais on garde la chance de voyager loin sans grimper dans un avion !
En conclusion, même si le voyage de nuit à l’étranger prend malheureusement fin sous son format actuel, le train reste un allié de choix pour explorer la France à prix serré. En attendant, direction Nice, Toulouse ou Marseille, de nuit, pour réinventer vos aventures « couchette »… et qui sait, rêver à un futur réveil dans une capitale européenne !

Victor Beaumont est un grand passionné de voyages et de mobilité, avec une affection toute particulière pour les trains. Depuis son enfance, il aime observer les locomotives, découvrir de nouvelles lignes ferroviaires et s’intéresser aux innovations qui transforment nos déplacements. Pour Victor, le voyage ne se résume pas à la destination : c’est l’expérience du trajet qui compte. Dans ses articles, il partage cette passion en proposant des idées pour voyager malin, comparer les moyens de transport et redonner au train la place qu’il mérite dans notre quotidien.





